ATELIER D’ECRITURE

J’ai eu le privilége de participer à un atelier d’écriture olfactif pendant les mois de mai et juin. Nous sentions des odeurs (sans savoir ce que c’était) et devions écrire un texte sur un souvenir que cette odeur inspirait.

Hier soir, 2 comédiens ont lus nos textes. C’était bien et surtout émouvants de voir nos textes vécus.

Je vous livre en exclusivité le plus émouvant de mes textes. Il a fait pleurer l’animatrice lorsque je lui ai lu et, il m’a fait pleurer, hier soir, lorsqu’elle me l’a lu. Il m’a été inspiré par une odeur d’encens.

A vous de juger !

Mes grand’mères.

            Pourquoi cette odeur d’église me rappelle à vous ? Le même prêtre dans la même église, si petite qu’elle ne peut pas accueillir tous les gens venu pour vous. Un encensoir balancé autour d’un cercueil solitaire devant l’hôtel, et vous allongé dedans pour l’éternité. Quelques années séparent ces 2 scènes. La dernière, je m’effondre en larmes dans le cimetière, je n’ai plus de grand’mères. Ma cousine me regarde avec son air ahuri habituel, que lui importe que sa grand’mère ne soit plus là vu le nombre de fois qu’elle est venue la voir, elle ne va pas lui manquer.

            Pourtant ce n’est pas ce souvenir que je garde de vous, ce n’est pas ce souvenir que je veux garder de vous. Même si je ne peux pas franchir le pas de cette maison qu’il nous reste de vous sans pleurer. Même si ces larmes je les retiens car personne ne comprendrait que je n’y retourne pas assez souvent pour faire mon deuil. Et d’ailleurs en ai-je envie ?

            Je vous revois, l’une sur sa chaise roulante, l’autre qui gambade partout. Chacune à votre manière vous me racontiez vos romans de vie, vos guerres, vos amours, votre histoire, notre histoire. Qui me les racontera maintenant. Ne dis-t’on pas en Afrique que lorsqu’une vieille personne meure, c’est toute une bibliothèque qui part avec elle.

            C’est juste ces moments là que je veux me rappeler.